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Santé des salariés et développement durable


Dans un article précédent, nous avions pu mettre en évidence le dérèglement et le manque d’équité entre les enjeux économiques, sociaux, et environnementaux.

Aujourd’hui, si nous sommes nombreux à rechercher un nouvel équilibre entre ces composantes, (pour une société plus responsable), beaucoup pensent que la seule voie pour sortir de la crise se fera avec des mesures financières, nous permettant de consommer toujours plus et de repartir comme si de rien était.

 

« Relancer la consommation et nous allons sortir de la crise ». Mais au final, n’est-ce pas pour mieux y replonger à très court terme ? Il n’y a pas que l’économie qui est malade : l’homme aussi souffre de plus en plus.

 

Pour consommer, en effet nous consommons, mais de plus en plus de médicaments pour tenter d’améliorer notre santé. Attention si nous ne prenons pas les devants, nous allons vers de graves difficultés.

 

Aujourd’hui, ce n’est plus un secret, le stress rend malade. Il entraîne de nombreuses maladies (des dépressions, des suicides, des maladies cardio-vasculaires, des troubles musculo-squelettiques…) mais au-delà de ces maladies graves et parfois mortelles, un individu stressé est un individu fragilisé qui sera plus susceptible de contracter la grippe, de développer des allergies…

salariés

Face à des signes de stress : qu’ils soient d’origine personnelle ou professionnelle (même s’ils sont étroitement liés), il est primordial de rechercher le lien possible avec le contexte professionnel (surcharge de travail, objectifs insuffisamment définis, relations difficiles avec la hiérarchie, manque d’autonomie, carence de reconnaissance…).

 

Les cas de stress dans l’entreprise sont trop souvent niés ou attribués uniquement à la fragilité des individus or n’est-ce pas avant tout un justificatif pour ne pas se soucier véritablement du problème ?

 Prenons des exemples :

Le coût du stress était en effet déjà évalué en 2000 par le Bureau international du travail à « 3 à 4% du PIB » de chaque Etat Européen, (et  même si ce chiffre est très difficile à vérifier), un quart des arrêts de travail de 2 à 4 mois sont ainsi dus à des « problèmes psychosociaux« , au premier rang desquels on trouve le stress.

Selon un autre rapport du BIT, aux Etats-Unis, cela représente une perte annuelle d’environ 200 millions de journées de travail, par an et en Allemagne, l’impact sur la production se chiffrerait en milliards d’euros.

 

En France sur une population active de 23.5 millions de personnes, 1 à 1,5% sont touchés par une pathologie liée au stress professionnel. Selon les hypothèses, le coût du stress au travail serait estimé à plus de 1.6 milliard d’euros pour les effets directs.

Mais si la France partage avec les Etats-Unis le triste privilège d’être l’un des pays au monde où le stress au travail fait le plus de ravages, il est temps de proposer des remèdes pour combattre ce triste palmarès.

 

Je pense que le véritable enjeu d’un « Développement Durable » ne consiste pas seulement à répondre à des questions environnementales. Imaginons de nouvelles synergies entre le pilier économique et social grâce à l’amélioration de la santé des salariés. Cela est possible en allant plus loin dans la démarche, en redonnant à l’Homme sa véritable place.

 

Bien sur, nous ne pourrons pas transférer dans l’intégralité les couts associés au stress en une manne d’argent disponible. Mais si nous travaillons à améliorer ce capital qu’est la santé de notre population active, nous allons être surpris par la force du mécanisme mis en jeu et des interactions que cela entraine.